top of page

Témoignage de Lydie

Bonjour à tous ,

Dur, dur de trouver un moment pour vous raconter un peu mon histoire d'aidante. 
Allez je me lance. Je m'appelle Lydie , la femme de Christophe Monange (le président de l'association).
 
Notre vie à complètement changée le jour de son AVC ! Il a fallu, avec beaucoup de temps faire disparaître la peur que j’ai eu ce jour là de le perdre pour toujours (même si nous pensons que la peur est partie, elle reste dans un coin de notre tête). Ensuite il a fallu expliquer à nos enfants ce qui venait de se passer, en les rassurant au maximum sur son état. Malgré ça, c'est plus eux qui m'ont rassuré en me disant : "Maman ne pleure pas, c'est un battant, il ne lâchera rien !"

Après plusieurs mois de rééducation, il est enfin rentré à la maison à notre grande joie ! Et là, il a bien fallu aussi bien pour lui que pour moi que l'on se reconstruise. Oui, il n'était plus le même physiquement  mais il était toujours le même à mes yeux. L'homme que j'ai épousé et le père de nos enfants. Le handicap, moi je ne le vois pas, il est là c’est le principal pour moi. 

Pendant sa rééducation, j’ai géré beaucoup de choses seule et du coup quand il est rentré, j’ai eu du mal à le laisser prendre certaines décisions. Je voulais toujours continuer à tout gérer pour nous et pour moi. Dans ma tête, je me disais "il doit se battre pour guérir donc gère le quotidien il a déjà beaucoup à faire".

Donc j’ai pendant quelques mois tout voulu gérer et c’est là que les problèmes sont apparut. Lui ne trouvait plus sa place de mari, ni de père et nous avons commencé à nous disputer. Il a essayé de me faire comprendre qu’il fallait que je lâche prise et qu'il était là lui aussi et qu'il pouvait m'aider à nouveau, mais je n'arrivais pas ... ou ne voulais pas l'entendre ! Jusqu’au jour où je suis tombée malade. Mon corps m'a dit : "ta tête ne veut pas lâcher prise ?" donc de grosses douleurs dans tout le corps sont apparues. Six mois d'arrêt maladie avec des tas d'examens. Le jour des résultats, le médecin m'a dit : " Madame, votre corps dit stop à votre tête. Il faut aussi vous occuper de vous. Il faut lâcher prise. Vous souffrez de fibromyalgie. Il faut vous faire aider pour que votre tête arrive à relâcher..."

Après cette annonce, mon homme a été d'un grand soutien et les rôles se sont inversés. Lui me rassurait, m'aidait et m'a forcé à plus m'occuper de moi et cela m’a bien aider. J'ai repris le travail  à mi-temps pour continuer à me faire soigner psychologiquement et pour mes douleurs qui étaient toujours présentes. Malgré tout ce suivi,  j’ai toujours constamment cette peur qu’il refasse un AVC donc, dès qu'il ne répond pas à un de mes sms, j'angoisse ! 

Mon gros soucis aussi est que je suis derrière lui tout le temps à vouloir l’aider pour la moindre chose qu'il fait. Tout le monde me dit : "c'est bien tu fais ça par amour pour lui mais lui comment crois-tu qu'il le prenne ? Il se sent déjà assez diminuer de ses membres comme ça alors arrête de le prendre pour un bébé". Cela fait plusieurs mois que c’est ce que je fais, j'attend qu'il me demande de l'aide...
​
Il faut dire aussi que lui ne se laisse pas du tout abattre sur son sort. Il continue à rénover notre maison malgré son handicap. Il a fait son AVC en février 2013 et en janvier 2014, il a refait toute ma cuisine du sol au plafond avec montage de meubles ! Tout cela d'une seule main et avec une jambe qui marche à moitié. Et là, il vient de refaire notre salle de bain pour plus de commodités pour lui .

Il se cherche toujours de gros travaux à faire. L'hiver pour s'occuper, je pense mais surtout pour se donner des défis, pour continuer à avancer comme il l’a toujours fait ! L'été il est beaucoup dehors, à tondre et s'occuper de son jardin où il trouve un calme, une sérénité qui lui font du bien. Pour moi, à mes yeux, c’est vraiment un homme qui se bat tous les jours. Pour moi aidante, le plus dur à gérer c'est les sauts d’humeur et de colère, qui ont été multipliées par 10 depuis son AVC. Il est très difficile pour nous  d'arriver à le calmer ou lui parler en lui disant qu’il s’énerve pour pas grand chose.

Après plusieurs grosses crises, il s'est aperçu que parfois il allait trop loin et à décider de tout mettre en place pour être plus calme, moins s’énerver. Il va donc voir des spécialistes pour l'aider et moi aussi pour arriver à le comprendre. Voilà nous mettons tout en place pour que notre vie de couple continue car nous nous aimons et ce n’est pas ce p***** d 'AVC qui va nous détruire .
 
Voilà, mon petit récit de notre vie après cet accident. Je n'ai qu'un conseil à donner aux autres aidants qui vivent la même situation :
- faites vous aider par des médecins ou spécialistes
- ne restez pas enfermé
- sortez comme avant et laisser votre conjoint vous demander de l’aide
- laissez le faire un max, tout seul, il se sentira moins diminuer et ira de l'avant
 
Voilà j'en ai fini. Au plaisir de vous rencontrer un jour à une rencontre avec l'association.
N'hésitez pas à venir pour parler cher(e)s aidant(e)s cela fait un bien fou !
​
Je finirai par dire à mon mari que je suis très fière de lui, de se battre comme il le fait chaque jour 
et que je l'aime très fort.
 
                                                                                         

Lydie

bottom of page