"Je ne savais pas que c’était impossible et je l’ai fait"
Bonjour, moi c’est Yannick j’ai 59 ans et je suis co-fondateur avec Christophe Monange et d’autres personnes de l'association AVC AIT et après. Je suis actuellement vice-président de l'association.
Voici mon histoire : le 21 mai 2005 j’ai fait un AVC ischémique droit au volant de ma voiture en région parisienne. A la tête d’un cabinet de conseil financier et d’informations financières j’avais une vie confortable et agréable (une femme aimante, un fils adorable, une société qui marchait très bien et pas de souci important de santé). Ce 21 mai 2005 au volant je n’ai rien vu venir. Un énorme mal de tête au levé, la conduite de ma voiture puis un boum. Après avoir percuté la voiture qui venait en face suite a un trouble de la vision j’ai eu par la suite en quelques minutes tous les autres signes annonciateurs d’un AVC (trouble de la vision, propos incohérents, paralysie des membres du coté gauche et bouche de travers). Transporté à l’hôpital Bichat a paris j’ai eu une thrombolyse après le passage de deux scanners (l’avantage d’être pris en charge dans un grand hôpital parisien).
Constat du milieu médical :
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AVC ischémique sévère (selon la neurologue deux causes : le stress + le détachement d’une plaque d’athérome au niveau de la carotide d’où l'apparition d’un caillot)
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Pronostic vital fortement engagé (on a même demandé à mon épouse de se préparer)
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Faible probabilité de remarcher
Après un mois de soins intensifs j’intègre l’unité neurologique de l’hôpital où petit a petit je récupère grâce aux soins de l’unité neurovasculaire et le soutien de mes proches et amis. Je suis un battant, un winner, un breton, je suis en granit ,je n’ai pas le droit d’abandonner et je me bats comme un fou.
Rien ne va m’arrêter, mon heure n’est pas venu je suis trop jeune (42 ans).
Après plusieurs mois à l’hôpital puis en centre de rééducation je reviens chez moi en fauteuil roulant. Le plus dur commence. Plus d’aide médicale à part ma femme et mon fils (je ne pourrais jamais assez les remercier pour ce qu’ils ont fait et enduré). Deux ans plus tard a force d’abnégation et de travail je suis autonome. Je marche seul comme dirait Goldman puis je reconduis. Le ciel s’éclaircie.
2008 : j’ai vendu ma société, retrouvé des activités de bénévole et du poil de la bête. Je participe à plusieurs émissions de télévision car je veux témoigner que même handicapé (je garde une hémiplégie gauche), on peut faire plein de choses et avoir des tonnes de projets.
Par la suite avec d’autres je vais créer AVC AIT et après, écrire un livre sur ma propre expérience (21 mai 2005 jour 1 Yannick Eon un homme debout) et créer un GEM dans ma ville d’Asnieres-sur-Seine (groupe d’entraide mutuelle).
Je suis vivant, je ne cours pas mais je marche. Je ne m’interdis rien j’avance.
Aujourd’hui pour moi ce n’est pas plus belle la vie MAIS LA VIE EST BELLE.